Attelage : Anthony Hordé au sommet.
Le meneur à 4 chevaux fait partie de l’équipe de France aux championnats d’Europe à Göteborg, en Suède, du 24 au 27 août, avec Benjamin Aillaud et Thibaut Coudry.
C’est le résultat de 5 ans de travail permanent, de l’organisation exigée par la fédération, avec l’entraîneur Félix Brasseur : « il a créé une équipe, on se débrouille ensemble pour fonctionner au mieux.
On s’échange des chevaux, une voiture, un coup de main, beaucoup de coups de fil, un groom en cas de besoin. Franck Grimonprez (nordiste) m’a passé son cheval Quinn. Sur les concours on fait les reconnaissances ensemble, on se conseille tout le temps. » Le meneur de l’Oise, Sébastien Vincent, lui a prêté une voiture de dressage nickel. Anthony se sent prêt. Il a 40 ans.
« Depuis cinq ans il n’y a plus de repos : l’hiver se tiennent les stages mensuels à Lamotte. Félix a commencé par répéter qu’on n’avait rien, qu’il fallait travailler sur les chevaux, le matériel, les harnais ... Il a fallu comprendre, admettre, se motiver et obéir car il est intraitable sur les détails. Tout doit être nickel, réglé avant le concours pour y arriver concentré et moins stressé. »
Agriculteur et éleveur, Anthony est fidèle au KWPN, race découverte grâce à sa première mécène, Patricia Nijdam Jones (Oise), qui lui en a confié pour le faire décoller : « le KWPN est vif, sportif, élégant, voire brillant, jamais fatigué, il se laisse guider avec une main légère... » Anthony en a 9, dont 5 au niveau international et il part avec Collin, Don Johnson, Rodney, Quinn, Ziezo. Mais il avait commencé doucement, en installant ses selles français et ses trotteurs dans un hangar de la ferme transformé en écurie avant de gravir tous les échelons… Il a fait ses classes avec Gérard Sainte-Beuve avant de travailler avec Anne-Violaine Brisou, tous deux meneurs internationaux de l’Oise.
Les meneurs à 4 sont enfin au niveau international ? On y croit et on croise les doigts. Au CAIO d’Aix-la-Chapelle (la Mecque de l’équitation en Europe) ils se classent 2e en dressage. Au CAI de Saumur, déjà ils étaient 1e en dressage. « Et on est tous trois réguliers avec des petits scores en maniabilité, » rappelle Anthony. Reste les problèmes au marathon ? « Ils sont liés aux jeunes chevaux qu’on essaie à chaque fois. Mais pour Göteborg, les piquets sont callés, on ne bougera plus. »
A Domart-sur-la-Luce : « on a tout sur place, c’est un atout essentiel pour combiner mon métier d’agriculteur et ma passion de meneur, » assure Anthony. C’est la passion d’une famille : son épouse, Carole (médecin et cavalière) se consacre aux chevaux le week-end avec lui et l’accompagne en concours, son fils aîné commence à mener, son cercle d’amis est dédié à l’attelage. « On part en concours l’équivalent de 2 mois par an, donc pas de vacances, l’attelage est notre mode de vie. » La ferme fournit l’espace, les écuries, les céréales, foin et paille. « On fait un peu d’élevage par plaisir car on a toujours vu des poulains dans nos pâtures, alors on choisit de bons papiers et on vend à six mois. »
Outre la poursuite de sa carrière internationale et la formation des chevaux déjà installés chez lui, Anthony devrait s’accorder avec un propriétaire qui investisse sur son team à partir de janvier prochain. Il cherche aussi d’excellents chevaux de volée et il entend développer la communication pour faire aimer l’attelage.