En visite chez les champions du monde : l’arabo-boulonnais de Mesenguy est champion du monde d’attelage

 

On peut l’admirer bien à l’aise au repos dans ses prés après avoir dégusté de savoureux produits du terroir.
C’est à Villotran, à la ferme de Mesenguy, au nord de Beauvais.

 

Fin août en Pologne, victoire de l’équipe de France au championnat du monde d’attelage à un cheval.

Deux des équipiers mènent un arabo-boulonnais, un croisement peu répandu, né à l’initiative du haras de Compiègne il y a une vingtaine d’années. Anne-Violaine Brisou et Yannick Chérel ont pour compagnon Kephren et Jalila, nés au haras de Mesenguy dans l’Oise.

Ces chevaux sont exceptionnels, mais nombre d’arabos ont aussi des résultats en compétition. « Attention à l’image : l’arabo-boulonnais est surtout arabe. C’est un cheval de sport, prés du sang. Disons qu’il faut l’appeler demi-sang arabe, avec lui on se régale, on forme un vrai couple, en confiance » explique Anne-Violaine. Elle croit dans le potentiel des arabos qu’elle connait depuis longtemps, en tant que vétérinaire, car elle soigne les pensionnaires de Mesenguy. « C’est l’histoire d’une amitié avec Sylvie et Philippe Dezutter, mes clients. » Quand Jean-Pierre Brisou, le mari d’Anne-Violaine, se retrouve sans chevaux, les Dezutter lui prêtent quatre gris… Bingo ! Les arabos travaillent comme cheval d’école pour Chantilly Attelage et tiennent leur rang en compétition.

 

Rendez-vous à la ferme en brique et grès aux volets bleus, à l’entrée de Villotran.

 

La ferme auberge et pédagogique est bien annoncée. Nos arabos y vivent à côté des brebis, des porcs et du verger. « Le public adore ces chevaux, ce sont de vraies vitrines pour la maison. Ils attirent du monde. Sylvie et Philippe les font naître et les soignent depuis vingt ans. Le 100è poulain y est né au printemps ... Les poulinières y vivent en liberté avec leur petit et les anciennes à la retraite. Dans ces vastes pâtures bien vallonnées, à l’écart du bruit et des routes, c’est un plaisir de les voir gambader… Après les concours, Anne-Violaine Brisou y a ramené ses champions pour qu’ils se refassent une santé et retrouvent leur ami âne et quelques vaches. L’hiver, tout le monde rentre à la ferme et se laisse admirer par les visiteurs et les gamins des écoles…

Les cavaliers et les meneurs adorent les arabos : « ils sont calmes comme les traits, ils ont la pêche et la distinction des arabes. Ils sont malins, attachants, costauds, rustiques, sans problème de santé, ni de fragilité dans les membres. »

Ces grands gris fer, gris clair ou pommelé arrivent dans toutes les disciplines, la plupart sont montés, d’autres attelés. Ils brillent en dressage, sont gentils en randonnée, n’ont pas peur de se déplacer en ville, deviennent éco-gardes dans les parcs régionaux et sur la plage. Certains servent à la garde républicaine. En club, ils savent mettre un cavalier en confiance ou promener des bambins car ils restent froids. On commence à en trouver en endurance à Compiègne. Certains les utilisent à la chasse à courre car ils n’ont peur de rien, ils passent partout, traversent les ronces et les épines sans frémir et grimpent les talus sans soucis…

Voir en ligne : http://www.le-boulonnais.com